top of page
Immersion dans l'atelier de Catherine Duchêne
Si la statuaire classique donne de l'Olympe une image apollinienne parce qu’elle est ordre et raison, la peinture de Catherine Duchêne en propose une vision dionysiaque parce qu'elle est expression et instinct. Au culte du ressemblant qui fige les traits, elle oppose le mouvement du pinceau qui fait frémir les chairs. La beauté ne réside plus dans la perfection des corps mais dans le bouillonnement des énergies qui les enfle et les déforme. Maltraitant les ébauches trop harmonieuses, refusant la couleur qui fait joli, exagérant les corpulences, accumulant les rehauts, elle recrée une Gaïa qui est arc-boutement, une Aphrodite qui est pulsion, une Euphrosyne qui est appétit, une Héra qui est pouvoir. Car les divinités pour les Grecs n’étaient pas des personnes mais des forces.
Puisque parler des dieux n’est jamais que parler que nous-mêmes, Catherine Duchêne arrache ainsi par sa peinture le corps des femmes à la tyrannie de la mode, au règne plastique des corps filiformes et pétrifiés. Elle nous rappelle que l’ expressionnisme est toujours protestation.
Jean-Claude Buffle
exposition
à venir
bottom of page